Santa Clara ou la ville du Che. La ville est également connue pour avoir de nombreux étudiants grâce aux universités présentes. Cependant mis à part la place principale, toutes les autres rues sont sombres et sans charme... Il est d'ailleurs très compliqué de trouver un resto ou bar comme nous l'entendons en tant qu'Européen. Il faut se promener au hasard des rues pour débusquer des petites cafétérias cubaines.
Après mon petit tour achevé je me pose sur la seule terrasse de la place et quelques secondes plus tard je me fais invité par 2 Cubains a me joindre a eux pour discuter. C'est plutôt sympa et l'un d'eux (Tony) est un vrai moulin a parole. Ils ont RDV avec 3 Françaises rencontrées dans l'après midi. Je pars avec Tony et laisse l'autre attendre les filles. Ils m'ont l'air trop sympa pour que cela soit naturel et honnête (étant donné les nombreux rabatteurs et jineteros a Cuba...) mais je ne veux pas tomber dans le scepticisme permanent et
je me laisse guider. Le petit resto dans lequel il m'attire est une vraie trouvaille! Malgré une entrée ridiculement petite il y a 2 étages et notamment une belle terrasse sur le toit. Les prix sont doux mais malheureusement mes craintes se confirment au moment de l'addition... Tony ne mettra jamais la main au portefeuille... Je laisse faire car ce ne sont que l'équivalent de 3 euros mais je
cerne le personnage. D'ailleurs je ne m'y suis pas trompé car au Mejunje, bar culturel avec concert, l'une des Française donne son
argent a l'un deux pour 2 verres de rhum: 7 euros! La logique aurait voulu que cela ne coûte pas plus de 2 euros...
Entre temps j'ai retrouvé Adri et Thibault qui reviennent de Santa Lucia. Heureusement qu'ils sont là car avec tous les jineteros ce n'est guère facile de profiter tranquillement de la ville. Nous rencontrons le 2e soir un «marginal» qui nous parle seulement en anglais de ses connaissances sur l'Europe et de la France en particulier. C'est tout sauf un jinetero et on apprend qu'il a des diplômes en économie, en médecine,… C'est le premier Cubain qui nous parle ouvertement de la main mise du gouvernement sur la presse, les institutions et qui impose une omerta sur tous les problèmes que peuvent rencontrer les habitants. Malgré qu'il soit un peu épuisant d'écouter son monologue, son discours est cohérent et intéressant. En France je ne pense pas qu'il serait devenu marginal mais le fait qu'ici il ne puisse pas s'exprimer et avoir une réflexion sur la société doit le rendre fou. Il ne faut pas oublier qu'avec le système de double monnaie (pesos cubains Vs pesos Convertible pour les touristes) un Cubain de classe moyenne ne gagne que quelques dizaines ou centaines d'euros par mois. Cela rend impossible l'achat de billet pour partir a l'étranger et s'ouvrir au monde.
Demain retour a La Havane
pour les derniers jours a Cuba